…La méditation du poète n’est qu’abandon, désappropriation. C’est ce qui fait si peur à tous
ces petits et grands bourgeois de la vie que nous sommes. Tellement attachés à notre lopin, à notre
magot, à nos idoles. À ces belles images pieuses, si patiemment coloriées, que nous nous sommes
données du monde et de nous-mêmes. La méditation du poète est sans demeure, sans consolation.
L’homme de foi y est aussi démuni que l’homme de doute. L’homme de Dieu y est aussi perdu
que l’homme du monde. Que dire, que faire, lorsqu’il n’y a plus que cela, « le pur frissonnement /
d’un arbre fragile // se laissant bercer / par le vent » ?

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 GERARD PFISTER

Extrait de la préface

in

LA NUIT COMME LE JOUR ( de Bernard Perroy )

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