ARCHIPEL COBALT...Extrait
Il y a d'abord cette tendresse
de la dune une nuit
abandonnée par le charme
la trace plus vivace que l’instant
même où le cœur s’alarme
et puis soudain la loi obscure
et brutale du sang et l’oubli
et la vérité à peine entrevue
qu’emporte triomphal le vent
il y a l’ombre du citronnier à l’abandon
et un doute sur le temps passé
au travers du regard des morts
un chemin de lumière lente au loin
irrigue la vaste plaine vide
et puis soudain le commencement de la peine
à trouver le chemin
le cœur si sombre
confusion de désir et de haine
Il y a aussi la nostalgie
de la vie que je n’ai pas eue
les arpents de ma terre aimée
et ses fleurs rares qui sont les mots
des défunts de l’amour excessif
et puis soudain le ciel soyeux sur le cœur nomade
le sel le pain l’huile
l’orage le sang et la nuit
n’étant que haltes parfumées
Il y a la lassitude d’être soi
à l’extrémité même de la joie
à l’envers du rêve à la rigueur du froid
d’une nouvelle blessure
et puis soudain cela cesse d’être vrai
une jolie barque blanche se penche
l’astre s’emplit de lait et
les étoiles dansent une danse vide
à la gloire de la joie passée
.
AMIN KHAN
.