vendredi 28 septembre 2012

NICOLAS DIETERLE...Extraits

Si seulement je pouvais habiter les mots, comme une abeille loger dans leurs étroites cellules, au lieu d’être exclu de leur intimité à cause d’une faute obscure, commise avec les temps Si seulement je pouvais habiter un seul mot A nous, il n’est donné qu’une langue de misère, de brume et d’oubli Une langue tout en creux, en faillit Ne cède pas à la froide mort des mots, cet abîme tout en surface Le monde demande à être interprété Il le demande La contemplation est lecture, mais lecture supérieure, qui va au plus profond ... [Lire la suite]
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vendredi 28 septembre 2012

CIEL, LA MER !....OU LES SONGES PERDUS

Comme ces alliages précieux aux dômes d'un cirque montagneux qui miroitent, un flux de lave en fusion ou d'étain fluant des bouches de la terre, les ors ruisselants du rivage aux reflets de cuivre rouge que la furie des flots blanchissent et incisent à l'infini... la mer hiémale bouillonne, lourde et fumante, fantomatique et drapée. Le souffle de la forge attise la haute enclume des brisants, fourbit et étame ces mirages ondés à coups de temps lancinants sans jamais en rétreindre la masse, la sculpture et la silhouette mouvantes.... [Lire la suite]
vendredi 28 septembre 2012

LE DEPART...

à Nicolas Dieterlé, i.m.,   Toi qui trembles de n’être qu’un arbre établi pour sourire au soleil, à la lune, quand ils se baignent dans le lait ardoisé de la nuée…   Toi qui te tends, si frêle, du sol au ciel, revêtu parfois du seul manteau de ton désir…   Tes feuilles se balancent, aiment le vent et l’automne où tout se désagrège pour que la terre puisse porter la promesse de nouvelles moissons…   Arbre, mon frère, tu sembles parfois si seul et si fragile, et pourtant des racines jusqu’aux... [Lire la suite]
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vendredi 28 septembre 2012

JOURNAL 1995...Extrait

« Par ailleurs, ma vie est verticale. Ma vie est une totalité verticale. Il faut rompre avec cette vision horizontale des choses qui privilégie la chasse, sur une mer plate, d’une impossible proie. Il ne faut plus chasser la vie devant nous. Il faut cesser d’user de ces yeux de tueurs. Chacun de nos regards vers l’avenir plante un harpon de plus dans notre vie présente, notre seule vie. Ah, comme les enfants sont heureux, qui savent que la vie se dresse tout entière vers le haut, pareille à une fontaine » . NICOLAS... [Lire la suite]
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vendredi 28 septembre 2012

L'AILE POURPRE...Extrait

« Hier dans la nuit, je me suis couché dans l’herbe avec, à mes côtés, une petite bougie à la flamme vacillante qui faisait autour d’elle comme un cercle de bonté si petite si fragile et si communicante, petit être creusant dans l’opacité environnante pour en révéler les trésors cachés Grâce à elle, la nuit se révélait habitée et parlante Au-dessus de moi, la glycine, jusqu’alors muette, délivrait de grands discours dorés et gracieux, souples lévriers de joie Je ne l’avais jamais vue ainsi, même en plein jour, si féconde et si... [Lire la suite]
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vendredi 28 septembre 2012

AU BORD DU TEMPS

 Au bord du temps, à l'endroit où il s'achève. Et l'on pourrait dire aussi bien au bout de l'éternité. Où, quoi qu'il arrive, on oublie la vie de chaque jour, l'ordinaire des jours. Et où l'homme, soudain, se regarde, avec des yeux neufs et comme vierges. Et se voit nu face au tout comme face au rien. En ce lieu où le rien devient le tout, et où le tout découvre qu'il n'est rien. Lieu du vertige. Lieu de l'éclair qui soulève la vue. Mais dont demeure l'image du vide. De l'abîme. De la nuit sans limites. De l'absence de tout... [Lire la suite]
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