dimanche 30 septembre 2012

LE CHEVAL COUCHE....Extrait

« J’aurais aimé être chanteur. Je m’en serais allé par les chemins de mer, harpant, fablant. J’aurais ému l’arbre et la taverne. J’aurais fui les cités sourdes, les faubourgs de pluie. Rural harpeur, marins de rimes, aède. Tel était le bonheur de quelques-uns. Ah, lui, la dure flamme bleue de son regard, il allait, le chanteur, l’ami ! J’aurais marché dans le soleil de l’ajonc, et, trouvant le repos dans l’abri des dolmens, j’aurais imaginé ma vie, la chantant, l’enchantant. J’ai la tête pleine d’incantations. Elles stagnent.... [Lire la suite]
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dimanche 30 septembre 2012

BARDE IMAGINE...Extrait

« La mer à moi ! Mer baradoz ! Je me souviens des étés trempés d’embruns et les embruns étaient les langues de tous les climats. Je me souviens des enfances boitillant dans les sables, des navires partant, multicolores, Valparaiso, la Trinidad, et toutes les Espagnes lues dans les flaques, entre la moire des schistes. Le petit port balançait des proues. Bordées contre bordées…Les voiles brunes ocres pendantes, cuirs de Cordoue au séchoir des mâts… Filets, algues prises, laminaires errantes, et cette mélancolie si intense qu’elle était... [Lire la suite]
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dimanche 30 septembre 2012

LE TOUT ET LE RIEN

Il ricane le temps rapace qui sait combien il est pour nous inutile de croire en notre étoile, inutile de passer notre vie à jouir, car s'approche déjà le jour de la douleur ainsi que de l'absence. Démence des dieux cruels qui nous laissèrent sous la coupe d'un destin si obtus. Devant la mort de nos amis devant l'injure et le délire de celui qui tourmente hommes et malheureux toutes nos fibres se brisent dans la douleur. C'est pour cela que j'accuse la vie injuste qui fait souffrir tout un chacun. J'accuse celui qui... [Lire la suite]
samedi 29 septembre 2012

DEMESURE...Extrait

L’heure était à l’absence à cette nécessité portée en creux dès l’origine, à ce dire en staccato qui affolait et refusait de se tarir. L’heure était à l’errance au vertige sur les terres intimes au filet lancé à contre espoir vers la rive et ramené vide...   .   AGNES SCHNELL   .   Oeuvre Mario Sanchez Nevado
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samedi 29 septembre 2012

SANS ARMURE

Si sensible Sans armes, sans armure De toutes les flèches, je suis la cible Homme de toutes vos blessures j'ai au coeur toutes les peurs Homme de toutes vos douleurs J’accueille en moi vos meurtrissures je suis homme sans armure.   .   FRANCIS PANIGADA   .   Oeuvre Tchoba  
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samedi 29 septembre 2012

SANS COUP DE THEATRE

Les saisons ont presque disparu. Tout cela n’était qu’un jeu trompeur des Esprits de l’Ether.   Il ne nous est pas possible de vivre par instants, par à-coups, par échappées et en escapades longues et brèves.   Qu’on soit vivants ou morts, la balançoire ne pouvait durer plus que l’éternel le si fugace âge de notre enfance.   Voici que commence le cycle de la stagnation. Les saisons ont fait leurs adieux sans salamalecs ni cérémonies, lasses de leur roulement. Nous ne serons plus tristes ou heureux,... [Lire la suite]

vendredi 28 septembre 2012

NICOLAS DIETERLE...Extraits

Si seulement je pouvais habiter les mots, comme une abeille loger dans leurs étroites cellules, au lieu d’être exclu de leur intimité à cause d’une faute obscure, commise avec les temps Si seulement je pouvais habiter un seul mot A nous, il n’est donné qu’une langue de misère, de brume et d’oubli Une langue tout en creux, en faillit Ne cède pas à la froide mort des mots, cet abîme tout en surface Le monde demande à être interprété Il le demande La contemplation est lecture, mais lecture supérieure, qui va au plus profond ... [Lire la suite]
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vendredi 28 septembre 2012

CIEL, LA MER !....OU LES SONGES PERDUS

Comme ces alliages précieux aux dômes d'un cirque montagneux qui miroitent, un flux de lave en fusion ou d'étain fluant des bouches de la terre, les ors ruisselants du rivage aux reflets de cuivre rouge que la furie des flots blanchissent et incisent à l'infini... la mer hiémale bouillonne, lourde et fumante, fantomatique et drapée. Le souffle de la forge attise la haute enclume des brisants, fourbit et étame ces mirages ondés à coups de temps lancinants sans jamais en rétreindre la masse, la sculpture et la silhouette mouvantes.... [Lire la suite]
vendredi 28 septembre 2012

LE DEPART...

à Nicolas Dieterlé, i.m.,   Toi qui trembles de n’être qu’un arbre établi pour sourire au soleil, à la lune, quand ils se baignent dans le lait ardoisé de la nuée…   Toi qui te tends, si frêle, du sol au ciel, revêtu parfois du seul manteau de ton désir…   Tes feuilles se balancent, aiment le vent et l’automne où tout se désagrège pour que la terre puisse porter la promesse de nouvelles moissons…   Arbre, mon frère, tu sembles parfois si seul et si fragile, et pourtant des racines jusqu’aux... [Lire la suite]
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vendredi 28 septembre 2012

JOURNAL 1995...Extrait

« Par ailleurs, ma vie est verticale. Ma vie est une totalité verticale. Il faut rompre avec cette vision horizontale des choses qui privilégie la chasse, sur une mer plate, d’une impossible proie. Il ne faut plus chasser la vie devant nous. Il faut cesser d’user de ces yeux de tueurs. Chacun de nos regards vers l’avenir plante un harpon de plus dans notre vie présente, notre seule vie. Ah, comme les enfants sont heureux, qui savent que la vie se dresse tout entière vers le haut, pareille à une fontaine » . NICOLAS... [Lire la suite]
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