6 octobre 2012
DEREK WALCOTT
J’accepte cet archipel des Amériques.
Je dis à l’ancêtre qui m’a vendu et à l’ancêtre qui m’a acheté : je n’ai pas de père, je ne veux pas d’un tel père, bien que je puisse vous comprendre, fantôme noir, fantôme blanc, quand l’un et l’autre vous murmurez “histoire….
A vous grands-pères à qui intérieurement j’ai pardonné, je vous adresse, comme le plus honnête de ma race un étrange merci.
Je vous adresse un étrange , amer et pourtant exaltant merci pour cette immense friction et soudure de deux grands mondes, pareils aux moitiés d’un fruit jointes par son propre jus amer, je vous remercie de m’avoir placé, exilé de vos propres Edens, dans la merveille et le prodige d’un autre.
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DEREK WALCOTT
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DEREK WALCOTT
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