PROSES DE L'INTERIEUR DU POEME...Extrait
Quand les mots somnambules vont et viennent sur les parvis de la mémoire, dans l’intervalle, l’entre-temps, la césure éblouie, quel au-delà s’avance à leur rencontre avec sa lampe allumée en plein jour, comme l’Hermite des tarots ? À peine ouverte, la fenêtre déverse en nos yeux la fraîcheur des jacinthes d’eau et l’or en fusion de soleil alchimiste. Le temps pensif, sourcilleux, fait son bourdonnement de guêpe prise au piège d’une vitre, seul à durer parmi tant d’éternités en trompe-l’œil. Sur la laisse de mer, à la frange des grands textes, les poètes cheminent, laissant la trace de leurs pas au bord de la marée phosphorescente, dans la magnificence tragique de l’espace. La phrase panoramique remonte ses filets débordant d’archipels, de galaxies, de brouillons d’univers où la mort ne constitue guère qu’une faute de frappe, tout début naissant de sa fin. De vertige en voltige, du vol plané de l’étincelle à la respiration glorieuse de la flamme, nous progressons ainsi vers les confins tremblés de la parole, dépourvus de projet, libres dans le temps circulaire, faisant halte de loin en loin en de vastes clairières.
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MARC ALYN
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Oeuvre James Abbott McNeil Whistler