9 décembre 2012
QU'UN UNANIME ALCOOL NOUS RESTITUE LA LEGENDE
Je demande cette lumière. J’implore la mer. J’invoque
le lit nuptial de la paix, l’œuvre ouverte
de la mer tenace, l’épi obscur et gai,
les visages véritables de la fortune,
le printemps soprano, lancinant.
Anges du XVIIIe que Venise
vienne un jour à me sauver,
qu’un unanime alcool nous restitue
la légende intransmissible,
l’onde végétale qui invite à tant de choses.
Je demande maintenant la ballade, le palais ouvert ;
revenir de l’éclaircie de ce cosmos,
la biographie des doux : paix de myrte.
Je veux un miroir amant des soirs,
une jarre couverte de rosée, les indulgentes
pénombres de Pessoa, les épis de maïs
qu’avait peints Van Gogh ; je veux une aile
en bleu obscène et vif, un oiseau
de musique. Je réclame
le droit à la beauté.
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MANUEL ÁLVAREZ TORNEIRO
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Oeuvre Giambattista Tiepolo
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