POETIQUE DE LA DANSE
Oui
seul, il profane l’âme
l’exhume de sa prison corporelle
Et quand elle atteint sa nudité
telle un météore, elle chute
dans la réalité vulgaire
pour exiger l’absolu
Oui
de sa présence elle s’absente
et l’aperçoit
assis sur le trône de gloire
réveillant à lui seul la terre
Nul secret n’atteint sa clarté
et cela me déroute
qu’il soit l’obscur unique
J’atteste qu’avec lui la perdition
se mue en foi
et j’atteste que les oiseaux
sont ses cellules
Qui est-il pour jouir de cette unicité ?
Du bord de l’Univers, je l’appelle :
Es-tu la Nation du fleuve ?
(L'invisible reflue)
Es-tu un troupeau de mouflons
qui en détalant me laisse sans corps ?
Comme si les étoiles étaient tes éclats
Ma femme ne cesse de les recueillir
comme tu m’as recueilli
J’entre en toi
jusqu’au mirage
Je sors de toi
jusqu’à entrevoir ton infinitude
Ô gageure absolue
Je commence par te côtoyer
abandonnant mon cœur à la bête
mon doute au feu
Je commence par te côtoyer
laissant à la mer son exil et mon extinction
Je commence par te côtoyer
laissant à mes amis
la surprise du poème
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FARAJ BAYRAKDAR
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