21 mars 2013
LE PASSEUR ENDORMI
Il conjuguait sa vie à l'imparfait de l'invisible, au subjectif présent, à l'infini – auquel nul n'est tenu. Des messages cryptés lui parvenaient depuis les confins du sommeil, calcinés, ahuris, enchevêtrés à d'obscènes graffiti. Le fantôme de Dieu hantait l'arrière-pays, offrant des morts aux fleurs sous l'aspect d'un héron blanc occupé à aiguiser sur l'onde son image. Et soudain, le poème, becqueté à cœur, frétillait hors du courant, étincelant de toutes ses écailles dérobées à la lumière.
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MARC ALYN
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