Les jours ne peuvent être écartés ni ajoutés, ils sont
abeille
qui ont flambé de douceur ou qui ont durci
leur aiguillon : la joute se poursuit
et les voyages vont et viennent du miel à la douleur.
Non, on ne dénoue pas le filet des années : point de filet.
D’un fleuve, elles ne tombent pas goutte après goutte,
point de fleuve.
Le sommeil ne divise pas la vie en deux moitiés,
l’action non plus, ni le silence ou la vertu :
la vie aura été comme une pierre, unique mouvement,
unique flèche, active ou lente, un métal qui
monta et descendit en brûlant dans tes os.
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PABLO NERUDA
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