
J’aime les heures sombres de mon être
où s’approfondissent mes sens;
j’ai trouvé en elles, comme en de vieilles lettres,
mon quotidien déjà vécu,
vaste et surmonté, comme une légende.
Elles m’apprennent que je possède l’espace
suffisant pour une vie seconde et large et hors du temps.
Et parfois je suis comme l’arbre qui,
mûr et bruissant,
accomplit sur la tombe
le rêve que l’enfant d’autrefois
(que ses chaudes racines enserrent)
perdit dans les tristesses et les chants.
Qu’un jour,
un seul,
se fasse le...
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