PUISQU'IL FAUDRA
Puisqu’il faudra…
Puisqu’il faut désapprendre au perron de l’oubli
Le gout qu’avait la paix d’avant que d’exister,
Puisqu’il faut qu’au vertige il faille abandonner
Et l’avant et l’après, déchirés dans un cri.
Puisqu’il faudra aussi savoir devenir goutte,
Affûtant ses effrois jusqu’à la transparence
Et tracer aux chemins des pluies de son enfance
Un espoir qui soit foi jusqu’à devenir route.
Puisqu’il faudra sculpter chaque matin de brume
Avant que d’espérer le chant de devenir,
Puisqu’il faudra de tant d’averses se vêtir
Avant que de savoir les couler à sa plume.
Puisqu’il faudra vous boire afin de vous connaître
Et enivrer nos âmes à nos feux réunis,
Puisqu’il faudra mourir en épousant la pluie.
Puisqu’il faudra me perdre avant de reconnaître
Et l’avant et l’après, déchirés dans un cri,
Qu’il faudra réapprendre au perron de l’oubli…
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JEAN-LUC MOULIN
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Oeuvre Maxime Vorobiev