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EMMILA GITANA
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20 février 2014

CHANT POUR LE JARDIN DE L'EAU

 L’eau inaugure le lieu

L’eau, âme libre venant à toi

 d’un obscur si proche

 Ecoute l’eau

 toi

 qui passes cette porte

 

 

 Premier pas

 est l’amour

 Tous les pas suivants

 gravissent la mémoire

 pour saluer les passants

 

Ici, nul étranger

 tous frères nous sommes

 venus pour célébrer la pureté de l’eau

 

 

 Ô souveraine

 qui veilles à la pureté

 n’oublie pas

 qu’entre tes mains

 l’eau fait fleurir l’âme

 et coule jusqu’à l’infini

 

Rien ne te sépare de cette brise

 Rien de ce silence

 

 

 Que je touche une plante

 est comme

 si je touchais

 l’étoile

 

Nous sommes

 de même nature

 Ici, j’écoute les entrailles qui scandent

 Ecris le salut

 Ecrits l’absence

 

Si j’avais été ici une fois

 je serais toujours ici

 Les toits ne sont pas moins hauts que le ciel

 les branches pas plus lentes que l’aile d’une tourterelle

 L’escalier qui conduit à ma chambre

 mène aussi au théâtre des mots

 

Scrute cette lumière

 jaillissant de la pierre

 Les coins éloignés

 du jardin

 se rapprochent les uns des autres

 Le courant d’eau les pousse

 dans la paix de la vasque solitaire

 

Soumise, l’ombre avance

 portant nos pas

 vers ce que nous ne connaissons guère

 Libère – toi de l’allégresse de la fin

 tu es voué à cette marche

 entre âme et âme

 et les revenants ne se rappellent plus qui tu es

 

 

Habite la chambre du silence

 comme un sourire discret

Les scintillements reproduisent

 des fleurs qui jamais ne se ressembleront

 Chaque fois le jardin accueille les premiers souffles

 

 

A chaque pas

 commence

 la danse

 

L’Andalousie n’est pas un vocable

 Regarde

 Couleur de musique

 Traces

 d’amants

 Ne cherche pas un autre lieu

 Ici

 l’Andalousie de l’eau

 est ton Andalousie

 

Le jardin des déserts

 recueille

 mes amis errants

 l’un

 après l’autre

 Ils sont ici

 échangeant des coupes de vin

 Ils ne se lassent pas

 

Les nuits se répandent

 sur des versants qui descendent

 vers les vallées du silence

 Mais les amis se réunissent ici

 nuit

 après nuit

 Jardin

Désert

 

 

.

 

 

MOHAMMED BENNIS

 

 

.

 

 

 

oasis

 

 

 

 

 

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