14 mars 2014
BORGES
Il me faudra lever la vaste vie
qui est encore ton miroir :
il me faudra la reconstruire chaque matin.
Depuis que tu es partie
combien d'endroits sont-ils devenus vains et dénués de sens, pareils à des lumières dans le jour.
Soirs qui furent abri pour ton image,
musique où toujours m'attendaient,
paroles de ces temps-là,
il me faudra les briser avec mes mains.
Dans quel creux cacherai-je mon âme
pour ne pas voir ton absence
qui, comme un soleil terrible, sans couchant, brille définitive et impitoyable ?
Ton absence m'entoure
comme la corde autour de la gorge.
La mer où elle se noie.
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JORGE LUIS BORGES
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Oeuvre Laurentino Marti
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