Usar la propia mano como almohada.El cielo lo hace con sus nubes,la tierra con sus terronesy el árbol que caecon su propio follaje.Sólo así puede escucharsela canción sin distancia,la canción que no entra en el oídoporque está en el oído,la única canción que no se repite.Todo hombre necesitauna canción intraducible.
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ROBERTO JUARROZ
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Prendre sa main pour oreiller. Le ciel le fait avec ses nuages, La terre avec ses mottes Et l’arbre qui tombe Avec son propre feuillage.
Ainsi seulement peut s’écouter La chanson sans distance, Celle qui n’entre pas dans l’oreille Parce qu’elle est dans l’oreille, La seule qui ne se répète pas.
Tout homme a besoin D’une chanson intraduisible.
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ROBERTO JUARROZ
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Se tiennent par la main et marchent en silence Dans ces villes éteintes que le crachin balance Ne sonnent que leurs pas pas à pas fredonnés Ils marchent en silence les désespérés
Ils ont brûlé leurs ailes ils ont perdu leurs branches Tellement naufragés que la mort paraît blanche Ils reviennent d'amour ils se sont réveillés Ils marchent en silence les désespérés
Et je sais leur chemin pour l'avoir cheminé Déjà plus de cent fois cent fois plus qu'à moitié Moins vieux ou plus meurtris ils vont le terminer Ils marchent en silence les... [Lire la suite]