samedi 2 mai 2015

L'ENVERS DE TOUS LES ENDROITS...Extrait

.... on ne sait plus où se réfugier peut-être baisser les stores descendre les jalousies, condamner les fenêtres sceller les portes organiser l’absence le temps que ça passe le temps que le temps passe rien d’autre ne peut passer que le temps et ce que le temps ramène en passant c’est encore du temps qui à son tout devra passer et ce temps qui n’arrête pas de passer qui passe sans répit ça donne un insurmontable épuisement .... .   LAMBERT SCHLECHTER   .    
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samedi 2 mai 2015

IL EST DES TERRES D'ORIENT

Il est des terres de brume, de pierre et de monts chauves,où la voix de l’homme s’élève sur la montagne.Des terres noires de silence, où le sang a coulé,des terres rougies, où la poussière vole au soleil sa part de nuit,— ses litanies d’amour enfoui.Des terres d’accueil, de rires et de loyaux partagesoù des filles volcaniques tournoient dans la lumière.Elles vous offrent le pain, le vin, leur vrai visage.Des terres où, — gouffre étoilé, la nuit s’effondre à l’angle d’une rue, en une longue pluie d’automne,où le vent vous parle, — tel... [Lire la suite]
samedi 2 mai 2015

ELLE NE SUFFIT PAS L'ELOQUENCE

Elle ne suffit pas l’éloquence.Mon cœur ce soir se balanceEt glisse au fil d’une paupièreLampion de misèreQui n’éclaire pas ma nuit.Homme noir mais non d’onyx,Homme couleur de dépitTitubant par le marais des petites haines,Tu voudraisComme une alouette son miroirUn soleil où mourir avec ta peine.Tu cherches mais trop inquietPour trouver ton Reposoir.Rien ne brilleNi les yeux, ni le fer, ni l’aimant anonymeQui libèrent de mille clousTes douleursOù l’essaim des mouches au vol boiteuxDes mouches qui n’ont qu’une aileAllument de piètres... [Lire la suite]
samedi 2 mai 2015

TRACES

J’aurai mis du temps, Fès, à venir jusqu’à toi. Je me suis perdue dans les rues de Tinga, le visage raturé d’un inconnu qui ne me quitte plus, les ruelles bleutées de Chaouen, les montagnes du Rif qui chutent dans la mer. J’ai délaissé les trains pour des cars penchés comme la tour de Pise, et qui allaient pare-brise éclaté et poulets caquetant parmi les passagers. J’aurai mis du temps à venir jusqu’à toi, tout fait pour retarder le moment redouté de l’étreinte à mimer dans la traque des traces d’une absence insensée que j’avais peur... [Lire la suite]
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samedi 2 mai 2015

FIL D'OR

 Silence, fil d’or, cheveu d’Iseult sur une épaule nue, l’âme en délivrance. Les mots sont ténus aux pieds du rêve, agenouillés. Il est en ignorance, il s’éveille et boit le lait, l’écume des vagues, le bruit du ciel en crue, la fange des marais, et le suc des étoiles. Aveugle et impuissante la vieillesse est intacte, le soir venu sur les racines. La joie est dans les livres, la peur dans la marge, le rire dans la frange de la page déchirée, triste figure à griffures dorées. Le lait et le miel dans la tasse ébréchée, les pauvres... [Lire la suite]