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Et nous vivrons sous le silence de la neige,corps à corps, bouche à bouche, suspendusdans le cristal d’invincibles feuillages.Et les jours glisseront, les astres, les soleils,jour après jour, nuit après nuit, et les annéess’amasseront en robes sombres à nos pieds.Des arbres, des enfants naîtront de cette mort,d’autres mains dénouées de l’herbe de nos mains,des ailes bougeront entre nos bras déserts.Nous verrons s’effacer, très loin sous nos fenêtres,de petits gestes gris, des yeux bavards,des ombres bues par de paisibles...
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