lundi 4 mai 2015

MARIA-DOLORES CANO

Le monde le quitte, il s’accroche aux nuages, à la vie, à l’étoile. Il retient la lumière dans sa cage d’opale, le temps ne l’attend pas. Il se souvient le vent, ses cris dans les grands arbres, les fleurs sur le chemin au retour de l’école. La vie lui tient la main. Dans ses yeux tout un monde, les astres en habits neufs, le sourire des enfants et ces perles de rêves qui égayent son cœur. Les oiseaux volent bas, ils embrassent les herbes et tissent leurs demeures. L’air est bleu, il écrit dans les cœurs des mots pleins de douceur.... [Lire la suite]

lundi 4 mai 2015

RESONNANCES (4)

Heureux temps que le présent perpétuel. L’enfance s’y enroule comme une roue pas encore formatée par la rigueur de la morale et du bien séant. L’heure ensemence l’heure du plus pur murmure des fleurs. Le pas incertain ouvre des voies inconnues, il pleut des premières fois à foison. La nouveauté subjugue l’espace, catapulte l’obscurité que l’on croit revers de la blancheur. Nous marchons si souvent les yeux fermés qu’il nous arrive de traverser le feu sans même le voir. Comme cette eau oubliée dans le fond d’un baquet vieilli, nous... [Lire la suite]
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lundi 4 mai 2015

SANGUINE

La fermeture éclair a glissé sur tes reinsEt tout l'orage heureux de ton corps amoureuxAu beau milieu de l'ombreA éclaté soudainEt ta robe en tombant sur le parqué ciréN'a pas fait plus de bruitQu'une écorce d'orange tombant sur un tapisMais sous nos piedsSes petits boutons de nacre craquaient comme des pépinsSanguineJoli fruitLa pointe de ton seinA tracé une nouvelle ligne de chanceDans le creux de ma mainSanguineJoli fruitSoleil de nuit .   JACQUES PREVERT   .      
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samedi 2 mai 2015

L'ENVERS DE TOUS LES ENDROITS...Extrait

.... on ne sait plus où se réfugier peut-être baisser les stores descendre les jalousies, condamner les fenêtres sceller les portes organiser l’absence le temps que ça passe le temps que le temps passe rien d’autre ne peut passer que le temps et ce que le temps ramène en passant c’est encore du temps qui à son tout devra passer et ce temps qui n’arrête pas de passer qui passe sans répit ça donne un insurmontable épuisement .... .   LAMBERT SCHLECHTER   .    
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samedi 2 mai 2015

IL EST DES TERRES D'ORIENT

Il est des terres de brume, de pierre et de monts chauves,où la voix de l’homme s’élève sur la montagne.Des terres noires de silence, où le sang a coulé,des terres rougies, où la poussière vole au soleil sa part de nuit,— ses litanies d’amour enfoui.Des terres d’accueil, de rires et de loyaux partagesoù des filles volcaniques tournoient dans la lumière.Elles vous offrent le pain, le vin, leur vrai visage.Des terres où, — gouffre étoilé, la nuit s’effondre à l’angle d’une rue, en une longue pluie d’automne,où le vent vous parle, — tel... [Lire la suite]
samedi 2 mai 2015

ELLE NE SUFFIT PAS L'ELOQUENCE

Elle ne suffit pas l’éloquence.Mon cœur ce soir se balanceEt glisse au fil d’une paupièreLampion de misèreQui n’éclaire pas ma nuit.Homme noir mais non d’onyx,Homme couleur de dépitTitubant par le marais des petites haines,Tu voudraisComme une alouette son miroirUn soleil où mourir avec ta peine.Tu cherches mais trop inquietPour trouver ton Reposoir.Rien ne brilleNi les yeux, ni le fer, ni l’aimant anonymeQui libèrent de mille clousTes douleursOù l’essaim des mouches au vol boiteuxDes mouches qui n’ont qu’une aileAllument de piètres... [Lire la suite]
samedi 2 mai 2015

TRACES

J’aurai mis du temps, Fès, à venir jusqu’à toi. Je me suis perdue dans les rues de Tinga, le visage raturé d’un inconnu qui ne me quitte plus, les ruelles bleutées de Chaouen, les montagnes du Rif qui chutent dans la mer. J’ai délaissé les trains pour des cars penchés comme la tour de Pise, et qui allaient pare-brise éclaté et poulets caquetant parmi les passagers. J’aurai mis du temps à venir jusqu’à toi, tout fait pour retarder le moment redouté de l’étreinte à mimer dans la traque des traces d’une absence insensée que j’avais peur... [Lire la suite]
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samedi 2 mai 2015

FIL D'OR

 Silence, fil d’or, cheveu d’Iseult sur une épaule nue, l’âme en délivrance. Les mots sont ténus aux pieds du rêve, agenouillés. Il est en ignorance, il s’éveille et boit le lait, l’écume des vagues, le bruit du ciel en crue, la fange des marais, et le suc des étoiles. Aveugle et impuissante la vieillesse est intacte, le soir venu sur les racines. La joie est dans les livres, la peur dans la marge, le rire dans la frange de la page déchirée, triste figure à griffures dorées. Le lait et le miel dans la tasse ébréchée, les pauvres... [Lire la suite]