lundi 31 août 2015

PAUL CELAN

Compte les amandes, compte ce qui était amer et t’a tenu en éveil, compte-moi au nombre de tout cela : je cherchais ton œil quand tu l’as ouvert et que personne ne te regardait, j’ai tourné ce fil secret sur lequel la rosée que tu pensais a glissé en bas jusqu’aux cruches que protège une formule qui n’a trouvé le cœur de personne. C’est là-bas seulement que tu es entré tout entier dans le nom qui est le tien, que tu as marché d’un pied sûr vers toi-même, que les marteaux se sont balancés librement dans le beffroi de ton silence,... [Lire la suite]
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dimanche 30 août 2015

L'AUBE, L'OMBRE, LE SOIR, L'ESPACE ET LES ETOILES

L'aube, l'ombre, le soir, l'espace et les étoiles ; Ce que la nuit recèle ou montre entre ses voiles, Se mêle à la ferveur de notre être exalté. Ceux qui vivent d'amour vivent d'éternité. Il n'importe que leur raison adhère ou raille Et leur tende, debout, sur ses hautes murailles, Au long des quais et des havres ses flambeaux clairs ; Eux, sont les voyageurs d'au delà de la mer. Ils regardent le jour luire de plage en plage, Très loin, plus loin que l'océan et ses flots noirs ; La fixe certitude et le tremblant espoir Pour... [Lire la suite]
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samedi 29 août 2015

VIVRE A LA HACHE LXIX

De rayons et de flammes d’étincelles et de lambeaux par-dessus bord De tes yeux d’or fondu lâchant l'infini en avance sur l'étoile L’éjection mortelle remue encore Comment la volonté peut-elle encore lever les membres et faire de son taudis le grutier du moindre courage Que veut cet air noir, ce lot noir barbouillé de jour quel orage de miracle détraquera ce bal de mort et ses danses ébrouées dans le sang frais Pays de larmes arrêtées humiliées et fauchées par un gel de houille, écrasements de limbes mortes d’errances, Ne lâche... [Lire la suite]
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samedi 29 août 2015

L'ORIENT APRES L'AMOUR...Extrait

« Le vent se lève, il n'y a plus de Beyrouth, cette ville renaît non pas de ses propres cendres, mais de celle de ses incendiaires. Flinguée à bout portant avec l'argent des pétrodollars, elle ressuscite, comme elle peut, grâce à une fortune d'Arabie. Les immeubles de Beyrouth se dressent comme autant d'anthologies de trous d'obus, de roquettes, de balles et de mémoire. Ici, on tue pour embellir l'oubli. Ici, les ruines de la guerre semblent avoir été dessinées par de grands couturiers. Ici, même la mort passe au maquillage avant... [Lire la suite]
samedi 29 août 2015

NOUAISON...Extrait

Ils disaient maldonne malchance c’est mal fait,madame.Elle pensait marelle marguerite et massepain.Ils parlaient matrice maladie malformationelle rêvait margelle et madeleine elle rêvait matinma terre merveille mappemonde.Ils répondaient matraque massicot machette oumatelaselle mâchait macaron maracas magiemagma marionnettes madrier.Ils marmonnaient malaise macérationmarteau masse mastodonte ils maugréaientmarbre mastic maturation pulmonaireelle murmurait marin ou matière ma main marjolaineet jardin.Amer amer c’est une... [Lire la suite]
samedi 29 août 2015

LOS NADIES / LES RIEN

Sueñan las pulgas con comprarse un perro y sueñan los nadies con salir de pobres, que algún mágico día llueva de pronto la buena suerte, que llueva a cántaros la buena suerte; pero la buena suerte no llueve ayer, ni hoy, ni mañana, ni nunca, ni en lloviznita cae del cielo la buena suerte, por mucho que los nadies la llamen y aunque les pique la mano izquierda, o se levanten con el pié derecho, o empiecen el año cambiando de escoba. Los nadies: los hijos de los nadies, los dueños de nada. Los nadies: los ningunos, los ninguneados,... [Lire la suite]

samedi 29 août 2015

JOEL GRENIER...Extrait

Elle sait tant l'oiseau que souvent elle m'envole. Et la plume et le vent lui font cortège. Fragile et farouche, elle cueille le ciel du bout de ses ailes et le pose en riant sur un espace libre qu'elle remplit d'ailleurs du chant de l'amour. Et la voilà aigle qui emporte sa proie dans ce fameux ciel qui compte jusqu'à sept. Puis redevient mésange ou colibri, le temps de butiner la dernière tendresse. Je sais tant la cage que souvent je l'appelle pour mettre de l'immense au milieu de mes barreaux.   .   JOEL GRENIER ... [Lire la suite]
mercredi 26 août 2015

MEMOIRE DU SILENCE...Extrait

Texte inachevétricot mal nouébarque mal arriméetout se défaitau fil de laine de la phraseFeuillets vite fanésespoir  pourtantqu'un autre regard___ plus tarddéchiffre les syllabesdécouvre pour lui seulla musique attenduetrouve un sens ou l'invente .   PIERRE ETIENNE   .        
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mercredi 26 août 2015

LA BRÛLURE...Extrait

Tu me dis dans l'amour c'est toujours l'enfanceta main m'arrive de très loin quelle peauquelle main cherche-t-elle quelle impossibleconjonction dans la mienne qui s'est tendue...le désir du rien un voyage d'oublicomme lorsque ton corps traverse le mienje dis tu me brûles mais je pourrais diretu es une montagne de déchirure...je ne sais pas ce que veut dire le corpsc'est une force parfois qui nous soulèvecomme elle est sans nom je dis c'est le désir....je me demande encore ce qu'est l'amourcette folie de faire tourner le mondeautour... [Lire la suite]
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mercredi 26 août 2015

POEME A ALAIN GERBAULT

Tu n'es pas fait de la même glaise que nousC'est un autre torrent qui brise tes genouxDe quel monde inconnu tiens-tu ces belles hanchesCes colombes de sel qui nichent dans tes branchesTon pas n'a pas franchi le seuil de nos prisonsTu ignores le gel et le nom des saisonsEt tes bras sont peuplés de voyageurs étrangesO toi dont la peau sent le soleil et l'orangeQui trace ton sillon dans le sable des mersConnaîtras-tu jamais nos sourires amersNos épaules fanées, ces poitrines fragilesEt les relents d'acier qui ternissent nos îlesTu... [Lire la suite]