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EMMILA GITANA
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4 septembre 2015

JE SUIS UN HOMME...

J'ai froid...De ce froid qui rabougrit, mène à se mettre en boule, à cacher toutes ses blessures. En demeurant aux aguets pour bondir et défendre ce qu'il me reste de valeurs. Privées, publiques...
Les secondes, aujourd'hui, me conduisent à sortir de cette léthargie, et pousser, comme on me dit, un coup de gueule. Un enfant est mort. On publie sa photo. Certains s'indignent du principe au nom de la démagogie, du populisme, de l'appel à l'émotion. D'autres disent que cela permet de ne pas parler de tous les autres massacres dont on ne s'indignerait qu'au nom de ses propres valeurs ou croyances.
J'ai entendu des premiers ministres d'anciens pays du "bloc de l'est" dire que l'accueil des migrants remettrait en cause les valeurs chrétiennes qui ont fondé l'Europe. J'entends un sinistre Ciotti, député de droite, dire qu'il faut se méfier de la générosité. Je vois un sondage où 60% des Français sont contre l'accueil des migrants.
Tout ceci, mot pour mot, ressemble aux thématiques développées dans les années 30, aux mêmes lieux, par des clones de ces personnages.
Alors gueuler, oui, gueuler. Dire haut et fort, pour reprendre d'autres mots que l'accueil des migrants n'est ni un concept, ni une problématique économique, mais juste une obligation morale au nom de notre appartenance à l'humanité, de notre richesse économique et de notre responsabilité dans les causes même de ces migrations.
L'immigration économique à la suite de la colonisation, du principe même de l'impérialisme économique qui ont conduit à concentrer dans les mêmes lieux un maximum d'êtres humains et un minimum de richesses ont créé cette situation migratoire que nous connaissons depuis un siècle. Et que nous n'avons jamais su prendre en compte avec la fraternité et la justice nécessaires.
Mais ici, il ne s'agit même plus, ou pas seulement, d'une migration économique, mais d'une migration par refus de la guerre. Une guerre dont les occidentaux sont les seuls responsables. Reprenant les mêmes lâchetés que celles qui ont conduit aux accords de Munich en 1936. Toujours cette même capitulation devant tous les totalitarismes.
Et ferons-nous, à nouveau, ce que nous avons toujours fait, avec les juifs allemands, avec les opposants au stalinisme ou au nazisme : refuser les migrants, avoir peur, développer des thèmes identitaires de repli et de valeurs d'exclusion ?
Alors, oui, un enfant est mort et son image est nécessaire. Simplement comme symbole universel de notre lâcheté collective. De nos calculs électoraux. De nos nationalismes mortifères.
Sortir de ma tanière. Lécher mes plaies. Crier très fort. Vaincre le froid. Ce sont des hommes. Je suis un homme.

 

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JEAN DIHARSCE

 

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ENFANT2

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