DANS LE DOUTE ET LA FERVEUR
Au-delà de la mer,
disais-tu,
quelles lumières ?
Vers quel destin de pierre et de sable
tourner des visages creusés
par la brûlure d'exister.
Le vent tournoie.
Le vent fait vibrer l'impossible,
violon pour la soif,
jungle verte dans l'ocre désert.
Au-delà, je répète au-delà
pour savourer le mot dans ses contours d'eau pure,
Au-delà,
c'est déjà dire le grand saut dans l'aube libre
aux senteurs d'oasis.
Et le rêve revient
s'accroche comme lierre
aspire la sève
pour la pulpe à venir
Toujours, la pulpe est à venir
Demain sera de menthe et de jasmin
Demain peut-être ?
La mer, franchir la mer,
la mémoire et l'exil
Le jour palpite comme une île,
minuscule coeur de l'immensité
Depuis longtemps les grands oiseaux ont pris le large,
aile sauvage et magnifique envol
Atteindront-ils l'Eldorado
qui danse, feu follet
danse dans le regard chargé de tant de brume
et se perd au lointain
Au-delà de la mer
comme un mirage à l'infini,
cette terre brûlée
en attente de pluie
Interminable combat des vivants
pour que s'installe une clarté vivace
Lancinante espérance
Dans l'ombre de tes yeux
j'ai vu passer tous les instants du vivre
noires blessures, éclats du soleil,
chemins d'herbes et de poussière
Et tu rayonnais malgré la détresse
Si la mort est au bout du chemin,
qu'elle soit l'estuaire
où la rivière abandonne ses boues
pour entrer, nue, dans l'océan
Au-delà des mers, disais-tu,
Quelles sources nouvelles ?
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COLETTE GIBELIN
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Oeuvre Jaamati Mohamed