À toi

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Il faudra alors se satisfaire de l’extrême lenteur des jours
du parfum affadi des journées sans lumière
des coquillages vides sur les laisses de mer
du craquèlement des pas dans les pas de l’absent
du ricanement persistant des mouettes rieuses
des plumes abandonnées dans les recreux de dunes
des filins emmêlés dans les lagons d'oyats


Il faudra alors oublier la lueur du regard
et laisser au sourire le temps de s’estomper
de n’être plus qu’une ombre au coin de ta paupière
à peine un battement imperceptible des cils
la soie d’un cheveu pâle glissé entre deux pages
juste un mot évadé de tes courriers froissés
juste un nom éclipsé dans l’océan du ciel
une larme égarée dans l’infini silence

 

 Terres d’encres        noyées d’ocres et de bruns
étirements        filandreux         d’arbres et de traits flèches
en mouvance dense

vers le ciel

Noyées d’ocres et de bruns         terres d’encres         trempées diluées
fuselage sombre et lignes         d’arbres élancés         faisceaux réticulaires
de signes en départance

vers  l’au-delà  du  ciel

Paysages d’ocres et de sienne brûlée         terres d’encres diluées détrempées
filaments délavés         noires veinules         étirées filochées résilles
d’encres en latence

vers  l’en-deçà  du  ciel

 

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ANGELE PAOLI

 

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ANGELE2