
Il me faudra partir, je le sais, avec dans les yeux de la mémoire, les images presque effacées de ceux qui ne sont plus. Déjà leurs gestes, leurs visages, si je n'y prends garde, se brouillent lentement, se confondent. Je prête à l'un le sourire de l'autre, j'oublie la chaleur de ce bras, le parfum de cette chevelure. J'oublie, mais rien ne s'éloigne. Je suis seul, et je suis cerné par les ombres. Je marche, entouré de rumeurs. Ce qui devait se perdre sous la terre, ce qui demeurait pris dans sa minute ultime et son lieu, a regagné le...
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