LA MER EST SON CHAMPS
Ne laissera-t-il donc plus de louer
l'ivresse qui de ton chant
nous gagne au-delà de l'un
Mer-Océan de tout un choeur
les embruns de tes voiles
lui sont musc absinthe opiat
de précieux vagues à l'âme
battant le rappel sourd
du silence qui va
puis égare la litanie du ressac
Il court non de vastes horizons
ou leurs lointains
mais le grain nourri
des folles galernes des tourbillons
affouillant le règne des illusions
Ainsi de quêter quelques révélations
qui l'eussent éclairé ou guidé
un peu plus près du Ciel
à bord de tes longues nuits
Quel souffle intemporel insuffle
le mot délirant ces vertiges solitaires
que les saisons confient à la transe
des oiseaux aux pèlerins de l'Azur
lorsque migre et transhume toujours
quelque belle odyssée
par tes plaines immensurables
Ô raison que ne seras-tu jamais
de cette oraison le chantre fidèle
Mais vois encore ce que tu révèles
de parjure par trop couard
au verdict immuable de la mer
Te voilà rendue livrée du sort
des félons et des tyrans d'antan
Telle la goutte d'eau dans l'océan
parfait le dessein de l'éternel
il n'est que poussière infinité
eau-delà et cendres d'un feu
qui le consume Et le voilà
déjà coeur de lame brisée intaille
où divague un camée un visage
recouvrant le miroir sans tain
des songes é-perdus
A ton chant impalpable se lie
le filet de la source
l'eau de la roche
insaisissable
que la main à peine retient
mue fascinante des multitudes
et du cristal qu'il porte
à sa bouche et qui l'abreuve
de reflets depuis tes filigranes
bleu-de-ciel
Parce que sa demeure
est ton champs dont l'âme
un instant se devine
Il est comme l'on devient
en ton nom
probable passeur messager
au fil d'ariane qui nous eût rivé
à la mouvance perpétuelle
de tes voies lactées hermétiques
Quelle fascinante harpe
quels haubans dans le couchant
jouent une musique tombée du ciel
comme les étoiles des constellations
sur les sables sidérés du désert
tissent l'obscurité froide et cristalline
et dont l'harmonique des vents
sur les cordes tendues de la Lumière s'offre
au plain-chant des vastités
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CRISTIAN-GEORGES CAMPAGNAC
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Photographie François Trinel
https://www.facebook.com/francoistrinelphotographe