Chairs en feston
au grand soleil
charniers que hument
lune &vents
fumées
que happe le néant
Sorts que lâche le noir
Morts que mâche la terre
si près du ciel des radicelles
qui boivent leur prière
Sommeil effrayé
sur les seuils
Portes forcées
Pires que loups
& bien moins qu'hommes :
ceux qui égorgent
& qui éventrent
tout ce qui dans l'ombre respire
Afflux de fange dans leur coeur
fleuve de sang dans leur sillage
thrène des mères qui devient
cette ample douleur animale
cette haine infinie
où les noms
perdent leur soleil
.
RAYMOND FARINA
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Photographie Marianne Catzaras