jeudi 23 juin 2016

EL ROMANCERO GITANO...Extrait

Passés les mûres sauvages, Les épines et les joncs, Elle a défait ses cheveux, Aplani pour nous la rive. J’ai enlevé ma cravate. Elle a enlevé sa robe. Moi, ceinture et revolver, Elle, ses quatre corsages. Odorant nard, coquillages, Rien ne se peut voir si fin. Ni le miroir sous la lune N’éblouit de cet éclat. Ses cuisses, qui m’échappaient Comme des poissons surpris, C’était le feu tout entier, Et aussi la fraîcheur même. Cette nuit-là, j’ai couru Dans le meilleur des chemins, Montant pouliche de nacre, Sans étriers et sans brides.... [Lire la suite]

jeudi 23 juin 2016

LES VAGUES...Extrait

Tout au fond, le ciel lui aussi devient translucide comme si un blanc sédiment s’en était détaché, ou comme si le bras d’une femme couchée sous l’horizon avait soulevé une lampe : des bandes de blanc, de jaune, de vert s’allongèrent sur le ciel comme les branches plates d’un éventail. Puis la femme invisible souleva plus haut sa lampe; l’air enflammé parut se diviser en fibres rouges et jaunes, s’arracher à la verte surface dans une palpitation brûlante, comme des lueurs fumeuses au sommet des feux de joie. Peu à peu, les fibres se... [Lire la suite]
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jeudi 23 juin 2016

L'ARBRE DE VIE DU VIDE...Extrait

Quand le silence devient-il effectif,charnellement présent?Dans l’érotisme, l’oeuvre d’art et la mort :confondus d’un seul tenantdans leur propre silence.Seul le silence de l’amour peut comblerde lumièreles bouches d’ombres de nos pensées.Le silence fermé sur soi du monde minéralne s’ouvre qu’aux racinesde l’arbre de vie du vide.Ressourcer la parole dans le silence, certes,mais par moments l’oublier,s’oublier dans le silence.Car si la quintessence de l’hommeest aussi illimitée que le silence,la parole a les mêmes limites que... [Lire la suite]
Posté par emmila à 21:28 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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jeudi 23 juin 2016

L'ECRIN VERT...Extrait

La pulsion première de la vie palpite dans la moelle des figuiers, ses harmoniques insonores vibrent nuit et jour au fond du ciel – et mes veines jusque dans les fibres résonnent d’elle ; et dans les profondeurs du conscient une danse se compose de figures invisibles au chant du feuillage susurrant. Volubiles sont ces arbres, ces plantes en feuilles et en fleurs- au fond de l’abysse de silence où le verbe est roi, au travers des terres et des eaux silencieux j’écoute la respiration première sacrée, j’entends la muette rumeur de la... [Lire la suite]