PETITS RIENS POUR JOURS ABSOLUS...Extrait
J'ai dit toutes les paroles que je savais, toutes.
J'ai prononcé ton nom pour moi et pour
ce que nous avons été ensemble, ce grand corps
balancé entre la mer promise et la terre d'habitude
à chercher une route vivante et qui parle pour nous.
Mais nous avons épuisé l'eau du désert avant même
que le soleil nous touche les lèvres, et cet hiver
qui n'en finissait pas de tendre ses pièges
entre nos bras, nous l'avons assez poursuivi
pour savoir qu'il séparait nos traces
et nous perdait dans la neige des jours.
À présent, face à face, nous attendons la nuit.
Je dis des mots qui ne passent pas par ma gorge
et toi, tu redemandes un café très fort
pour changer la couleur des larmes.
...
Ce que je voulais toujours avec toi, c'est partir
et que la terre recommence
sous un autre jour, avec une herbe encore nubile,
un soleil qui n'appuie pas trop
sur le cœur et puis du bleu tout autour comme
un chagrin qui se serait lavé
les yeux dans un reste d'enfance, et que le temps
s'arrête comme quand tout
allait de soi, tout, quand partir n'était encore
qu'une autre façon de rester
comme l'eau dans la rivière, les mots dans le poème
et moi, toujours en partance
entre l'encre et les étoiles, à rebrousser sans fin
le chemin de tes larmes.
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GUY GOFFETTE
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