On ne peut pas porter sur ses épaules tout le fardeau de la douleur du monde. Suffit (?) qu'on n'aggrave pas celui des proches et en soulage une petite part quand cela se peut. Suffit (?) qu'on essaie au moins de porter seul le sien. Mais on peut, mais sûrement on doit porter le non-fardeau des moindres éclaircies encore aperçues, le contre-fardeau des lueurs pour les encore vivants.
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PHILIPPE JACCOTTET
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Photographie Nili Cohen Young
Merci Marie-Paule et Raymond
Où te garderpetite fiancée qui fais du bruitdans la lumière de mon cœurbeauté qui éparpillesun vol d’anges dans ma nuit.Une main veille toujourssur mon sommeiltu souris aux replis tendres de ma libertétu te penches sur mon oreillerpour que je rêvede petits jardins et de colombes blanches.
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GEORGES STOÏANNIDIS
Traduit du grec par André Kedros
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Moi démineur des vents
Homme des mille chemins de l’homme
Et des mille carrefours
Je joue à vivre sur la marelle d’une île
Mon sang éteint la nuit qui se rebelle
En une seule violence d’abeilles descellées
J’écorche patiemment la nuit
Rêve à rêve
Et je recommence avec toi la naissance du monde
J’aurais payé comptant l’oiseau levé dans
L’aiguille du jour
Et qui brode tes yeux d’araignée fabuleuse
Moi démineur des vents
J’ai pris racine dans la flambée des lèvres
J’ai jeté l’ancre
J’ai pavoisé la route de soleils... [Lire la suite]