PENSEE POUR VINCENT- PARIS ETE 1887
La nature remue du négatif au positif,
puisque ce qu’en propose d’observer le pinceau libre
n’est que trace figée d’un cheminement à deux sens
que les tornades de l’intérieur agitent encore.
Dans le cadre, qui s’en trouve pour l’œil presque vrillé,
voire disparu, oublié dans l’attention extrême,
opère de façon sensible, invisiblement,
une tension si lourde entre les couleurs et les formes.
Comment sa chaise fiévreuse, avec pipe et tabac,
ses cyprès affolés, ses oliviers, ses fleurs altières
rendent-ils le mal-être face au cratère des gouffres
autrement qu’en y laissant perdurer les convulsions ?
Ses quatre heures fanées en voie de dessiccation,
qui n’abdiqueront jamais leur élan vers la lumière,
font fi de l’anecdotique, l’accessoire détail ;
elles contiennent plus de vérité que toute image.
C’est peut-être pour ne les avoir jamais aperçus
que Van Gogh n’a pas peint les tournesols noirs de septembre
où s’offre, de nos états d’âme, un autre miroir
montrant notre face outre-peinture, outre-parole.
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HENRI-LOUIS PALLEN
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