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EMMILA GITANA
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23 novembre 2016

PENSEE POUR VINCENT- PARIS ETE 1887

La nature remue du négatif au positif,

puisque ce qu’en propose d’observer le pinceau libre

n’est que trace figée d’un cheminement à deux sens

que les tornades de l’intérieur agitent encore.

Dans le cadre, qui s’en trouve pour l’œil presque vrillé,

voire disparu, oublié dans l’attention extrême,

opère de façon sensible, invisiblement,

une tension si lourde entre les couleurs et les formes.

Comment sa chaise fiévreuse, avec pipe et tabac,

ses cyprès affolés, ses oliviers, ses fleurs altières

rendent-ils le mal-être face au cratère des gouffres

autrement qu’en y laissant perdurer les convulsions ?

Ses quatre heures fanées en voie de dessiccation,

qui n’abdiqueront jamais leur élan vers la lumière,

font fi de l’anecdotique, l’accessoire détail ;

elles contiennent plus de vérité que toute image.

C’est peut-être pour ne les avoir jamais aperçus

que Van Gogh n’a pas peint les tournesols noirs de septembre

où s’offre, de nos états d’âme, un autre miroir

montrant notre face outre-peinture, outre-parole.

 

.

 

HENRI-LOUIS PALLEN

http://www.lierreentravail.com/

.

 

 

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