20 janvier 2017
LA CARCASSE
L’eau elle aussi quitte le port
un reflet attend en lignes
pour partir
et là je suis
ce petit ce petit enfant
enfin seul avec l’énorme navire
Elle doit porter le nom de silence
cette baleine de fer
endormie sur le flanc
dans le port retenant son souffle
un nom rouillé sorti
d’une langue inconnue
inconnue
Et personne ne viendra
me donner à moi un nom
le bout des cordages semble d’eau
les parois sont couchées sur le dos
corps saupoudrés de lumière
je peux voguer si nous voguons
je peux errer pour toujours
à travers les couloirs qui rouillent
avec ma peur qui me tient par la main
par la main
et sans père
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WILLIAM STANLEY MERWIN
Traduit de l’anglais par Raymond Farina
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