PAR TES LEVRES, J'Y CROIS...
L’amour est l’enchantement nettement perceptible qui naît dans une attirance où les affinités ne sont pas automatiquement ses raisons créatrices. Partir à la recherche d’une amante à sa convenance comme on cherche dans des slogans publicitaires un opérateur de tourisme au moment des vacances d’été, c’est dépouiller le sentiment amoureux de tous ses envoûtements. L’amour se crée souvent d’une faculté distincte de notre volonté, de notre raison, de la vision même que nous avons de sa définition classique. Aimer, c’est d’abord savoir sabrer avec un cran rebelle le mythe bancal des goujats qui confondent esprit, ventre et bas ventre. Aimer, c’est se fondre dans la magie d’une sensitivité particulière dépourvue de toute forme de sacré et dont l’usage est toujours insuffisant. La flamme quand elle s’allume dans les yeux et tient les lèvres en haleine, les aubes des étoiles n’ont plus qu’un seul chemin, celui du vent où les regards des amants se croisent pour chavirer dans le même rivage des idylles.
Aimer à réinventer la raison.
Je prendrai de l’énergie cinétique des vents et des océans tout ce qu’il y a d’électrique, j’en ferai des rafales d’éclairs qui allumeront les hauts quinquets ancestraux pour éclairer la profondeur des cieux afin d’y graver ton prénom. Adviendra l’orage qui éclatera l’espace et brisera les temps, submergeant de ta voix les antiques prophéties. J’ordonnerai aux fleurs qu’elles se nomment par la spontanéité des hasards sans saison comme raison. Je troquerai mes insuffisances pour un lit de tournesols et sous le plaid de jasmin s’écrira notre amour en caractères de flammes dans une prose adulatrice. Ainsi, nous amasserons les feux charnels dans la ferveur des nuits enjolivées de griseries en délires. Tu humeras mon souffle comme un autel fumant de véhémentes douceurs et tu sentiras mon amour pour toi doux comme une aurore blanche mais tenace à faire fondre les neiges en ramiers blancs. Tu les verras survoler des astres inconnus pour t’apporter les nectars célestes aux rires enivrants d'où naîtront des oracles nouveaux et tu verras les voluptés s'allumer en flambeau sublime modifiant la destinée des dieux. Je ferai de mes imperfections des talents avec tout le génie imaginable et j’humecterai de ta larme de joie les flèches des Venus et Éros, tous deux à genoux comme des divinités mineures devant ta grâce aux soleils dansants.
La lumière réfléchit dans la source de tes yeux
Limpides et profonds
Comme un miroir d’eau en ses ondes, capiteux
À toi, le rêve se confond
Ton regard filtre de la grâce du désir impérieux
Les larmes de mes rayons
L’amour se secoue, se fortifie et en moi il fait foi
Par tes lèvres, j’y crois.
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DJAFFAR BENMESBAH
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Oeuvre Gabriel Moreno