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EMMILA GITANA
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19 février 2017

LA POSSIBILITE D'UNE ÎLE...Extrait

...

Et la mort qui avance

A petits cris plaintifs,

Dansant sa drôle de danse

Sur mon centre émotif



Qui grimpe dans le lit,

Soulève les couvertures ;

Mon amour aboli,

Pourquoi tout est si dur ?





  Au bout de quelques mois

(Ou de quelques semaines)

Tu t’es lassée de moi,

Toi que j’avais fait reine.



Je connaissais le risque,

En mortel éprouvé ;

Le soleil, comme un disque,

Luit sur ma vie crevée.





  Il n’y a pas d’amour

(Pas vraiment, pas assez)

Nous vivons sans secours,

Nous mourons délaissés.



L’appel à la pitié

Résonne dans le vide

Nos corps sont estropiés,

Mais nos chairs sont avides.



Disparues les promesses

D’un corps adolescent,

Nous entrons en vieillesse

Où rien ne nous attend



Que la mémoire vaine

De nos jours disparus,

Un soubresaut de haine

Et le désespoir nu.





  Ma vie, ma vie, ma très ancienne,

Mon premier vœu mal refermé

Mon premier amour infirmé

Il a fallu que tu reviennes.



Il a fallu que je connaisse

Ce que la vie a de meilleur,

Quand deux corps jouent de leur bonheur

Et sans fin s’unissent et renaissent.



Entré en dépendance entière

Je sais le tremblement de l’être

L’hésitation à disparaître

Le soleil qui frappe en lisière






Et l’amour, où tout est facile,

Où tout est donné dans l’instant.

Il existe, au milieu du temps,

La possibilité d’une île.

 

 

.

 

 

MICHEL HOUELLEBECQ

 

.

 

 

 

thomas goujon

Photographie Thomas Goujon

 

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