jeudi 2 mars 2017

MARIA ZAMBRANO...Extrait

Ce n'est pas lui-même que cherche le poète, c'est tous et chacun. Son être n'est qu'un véhicule, n'est qu'un moyen pour qu'une telle communication se réalise. Une médiation, l'amour qui lie et délie, qui crée. La médiation de l'amour qui détruit, qui consume et se consume, de l'amour qui s'arrache la vie. Pourra-t-il venir le jour bienheureux où la poésie recueillera tout le savoir de la philosophie, tout ce que la distance et le doute lui ont appris, afin de donner forme avec lucidité et pour tous à son rêve?   .   ... [Lire la suite]

jeudi 2 mars 2017

RAOUL VANEIGEM...Extrait

Il n'y a pas d'enfants stupides, il n'y a que des éducations imbéciles. Forcer l'écolier à se hisser au sommet du panier contribue au progrès laborieux de la rage et de la ruse animales mais sûrement pas au développement d'une intelligence créatrice et humaine. Dites-vous que nul n'est comparable ni réductible à qui que ce soit, à quoi que ce soit. Chacun possède ses qualités propres, il lui incombe seulement de les affiner pour le seul plaisir de se sentir en accord avec ce qui vit. Que l'on cesse donc d'exclure du champ éducatif... [Lire la suite]
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jeudi 2 mars 2017

JULES SUPERVIELLE...Extrait

Tout ce qu'il y a de grand au monde est rythmé par le silence : la naissance de l'amour, la descente de la grâce, la montée de la sève, la lumière de l'aube filtrant par les volets clos dans la demeure des hommes. Et que dire d'une page de Lucrèce, de Dante ou de d'Aubigné, du mutisme bien ordonné de la mise en page et des caractères d'imprimerie. Tout cela ne fait pas plus de bruit que la gravitation des galaxies ni que le double mouvement de la Terre autour de son axe et autour du Soleil... Le silence, c'est l'accueil,... [Lire la suite]
jeudi 2 mars 2017

DJAFFAR BENMESBAH...Extrait

Recroquevillée dans ta solitude, l'amie, tu replies doucereusement tes flammes sur l’hameçon d’un cœur froid tel un voilier qui amarre, capturant timidement la sensualité insipide du mauvais port. Ravagée par les serres rapaces des aventures grossières enivrées de goujateries, ta colère sonne l’hymne pesant du temps qui se brise sur le temple où sèchent tes prières. Tu chantes et bouges d’illusions, vibrante et attendrie comme une pitié sacrée. Les amours sont d’essences mortelles quand l’idylle est contrefaite ; ainsi, d’irréel en... [Lire la suite]