mardi 14 mars 2017

GIGUE

La guerre, on la dansait dans la cour de l’écoleBardés de cheveux fous et de tabliers noirsOn sentait l’encre amère, un peu la confiture,Une mouche d’été dormait sur nos devoirs.L’institutrice était une jeune bergèreQui avait entendu la voix de Michelet.Ses yeux fleurs préféraient le rêve à la lectureSes seins n’avaient jamais bourgeonné dans des doigts.Parfois, les jeudis clairs, elle allait en voitureAcheter à la ville un coupon de satin.Son fiancé, était – disait-on – mort en guerreC’est un très grand malheur quand on n’en compte... [Lire la suite]
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mardi 14 mars 2017

LUC BERIMONT...Extrait

Mon amour, je t'associe à la senteur de l'herbe que l'on a coupée dans le pré je te marie au chant du rossignol, à la splendeur des boutons d'or et des genêts Mon amour, le corps universel que nous cherchons à travers nous deux, à tâtons est présenté dans l'ombre des ombrelles, dans le bleu têtu des chardons Mon amour, tenons bon la route, et la sente, et l'herbier des nuits Tout nous est donné, sans le doute qui ronge les cours et les dents Je parle d'astres, de survie. Par toi, je suis, de nouveau, né Entends la flamme de... [Lire la suite]
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mardi 14 mars 2017

BALLADE

Je retrouve toujours mêlés à la souffranceLe cri mal achevé de notre amour, le goûtDe tes baisers, et comme au ciel de la nuit d’août,La musique des mots s’évade et recommence.Le temps du désespoir n’a fait que rendre viveCette soif que j’avais de l’eau de ton regard,Car pour nous séparer, le sort venait trop tardSi même notre amour est amour fugitive.Le ciel peut refermer sur nous sa main de nues,L’océan nous lier avec ses goémons,Le pain avoir le goût mortel de la ciguëEt les oiseaux mourir dans les cours des prisons,Ton amour est... [Lire la suite]
mardi 14 mars 2017

BERNARD PERROY...Extrait

Bien-sûr le temps demeure un lieude course folle ou d'immobilité,de courses poursuitesentre nos élans et nos peurs,nos belles heures et les plus sombres,nos promenades, nos marches forcées,nos territoires gagnés ou perdus,nos flammes de vaste envoléeou celle trébuchante à chaque seconde,mais sûre abri en son indéchiffrable beautédont la lumière s'élève dans la nuit de nos cœurscomme le tremblement obstiné de l'étoile….   BERNARD PERROY   .          
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mardi 14 mars 2017

JOEL GRENIER...Extrait

J'ai dormi à la rose, sous son collier de perles. Elle disait quelque chose dans la langue des pensées et ses pétales s'ouvraient aux magies des jardins de l'aube blanche Des parfums de pluie se mêlaient à la terre au fond des vases sacrés. La nuit pleurait en cristal des larmes de velours comme font les vestales quand elles frôlent le bonheur. J'ai dormi à la rose pendant un siècle et demi. Le temps était suspendu à la pointe d'un sein. Rose...   .   JOEL GRENIER   .          
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mardi 14 mars 2017

GILLES DELEUZE...Extrait

"La bêtise est une structure de la pensée comme telle : elle n'est pas une manière de se tromper, elle exprime en droit le non-sens dans la pensée. La bêtise n'est pas une erreur, ni un tissu d'erreurs. On connaît des pensées imbéciles, des discours imbéciles qui sont faits tout entiers de vérités ; mais ces vérités sont basses, sont celles d'une âme basse, lourde et de plomb. ... Lorsque quelqu'un demande à quoi sert la philosophie, la réponse doit être agressive, puisque la question se veut ironique et mordante. La philosophie ne... [Lire la suite]
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mardi 14 mars 2017

AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA...Extrait

"Quelle est la plus haute espèce chez l’être et quelle est l’espèce la plus basse ? Le parasite est la plus basse espèce, mais celui qui est la plus haute espèce nourrit le plus de parasites. Car l’âme qui a la plus longue échelle et qui peut descendre le plus bas : comment ne porterait-elle pas sur elle le plus de parasites ?   -  l’âme la plus vaste qui peut courir, au milieu d’elle-même s’égarer et errer le plus loin, celle qui est la plus nécessaire, qui se précipite par plaisir dans le hasard : – – l’âme qui est, qui... [Lire la suite]