Autrefois,nous rêvions tropen vers et en couleursen parler d’avant les languesnous masquions nos songes de sableou de crainteToujours à l’écoute du chantdu murmure des cicatrices« on s’aime blessé » dit un poèteNous le croyons…
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AGNES SCHNELL
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Un ramassis de feuilles et brindilleset l’argile brûlée,tant d’insignifiancede l’infime essentiel.En germe un goût de sang.Des mots trop humainsdes mots clandestins.Étreinte ocre des rivescaillouteusesbalbutiements sans patienceviscères nues soudain.Les mortes-eaux grignotentnos repèresqui de la rive ou de l’eautrop enserre ?
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AGNES SCHNELL
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Oeuvre Deedra Ludwig
Persévérer à chercher davantage la saveur que le savoir,le balbutiement que la rhétorique satisfaite.Persévérer en ces temps de fer à faire crédit à ce qui est fragile,à ce qui vacille, à ce qui fait faillite.Persévérer à avoir foi en chaque homme, ...à préférer être déçu dix foisplutôt qu’hostile une seule fois.Persévérer à n’investir que dans le sable qui coule entre les doigtset dans les espérances non cotées en bourse.Persévérer à croire que l’instinct primordial en chaque hommeest la vénération et que c’est la répression de ce... [Lire la suite]
Pures pluies, femmes attendues,La face que vous essuyez,De verre voué aux tourments,Est la face du révolté ;L’autre, la vitre de l’heureux,Frissonne devant le feu de bois. Je vous aime mystères jumeaux,Je touche à chacun de vous,J’ai mal et je suis léger
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RENE CHAR
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Oui dès l'instant que je vous vis Beauté féroce, vous me plûtes De l'amour qu'en vos yeux je pris Sur-le-champ vous vous aperçûtes Ah ! Fallait-il que je vous visse Fallait-il que vous me plussiez Qu'ingénument je vous le disse Qu'avec orgueil vous vous tussiez Fallait-il que je vous aimasse Que vous me désespérassiez Et qu'enfin je m'opiniâtrasse Et que je vous idolâtrasse Pour que vous m'assassinassiez
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ALPHONSE ALLAIS
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Oeuvre Vladislav Erko