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EMMILA GITANA
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8 avril 2017

RETENUE

Ce qui est bien à toi d’étrange, de paradoxal,
particulier, marquant la résonance de ton verbe,
tu ne l’as pas en poche, ni au cœur, mais dans le sang
à la fluidité et au rythme si variables.

La poésie peut-elle constituer l’horizon,
et partant, le désir de t’en approcher, être un havre
quand le sang de victimes répandu sur les jardins,
coule partout, quelquefois près de nous dans l’hexagone ?

Quelle unité formeront ces fragments de désarroi
que par réflexe l’on continue à nommer poèmes ?
Ils sont conscients de n’être que vide cautérisé,
du faux départ à l’obturation qui n’en est pas une.

Voilà déjà longtemps que tu ne t’y reconnais plus,
bien qu’il t’arrive d’être frappé par les ressemblances
avec celui qui ne vit qu’en dehors de tes contours,
maillon d’une chaîne serrée autour de ta poitrine.

Tu sais qu’au fond ce que tu écris est déjà traduit,
du mutisme de nos torrents primitifs et des gouffres,
intérieurs, partagés, dont nous ignorons le savoir ;
rendre le dix-millième de leur chant serait miracle.

Du véhicule où tu rêves d’emporter la pensée,
l’adéquation avec leur langue n’est jamais acquise ;
surtout n’induire nulle règle de fonctionnement
d’occurrences ici ou là nouvelles, singulières.

Les rafales d’épithètes par compulsivité
ne sont d’aucune saison, au mal de l’équivalence,
l’action et son sujet aspectent le noyau du sens,
nom et verbe mesurent l’abrupt de leur solitude.

 

.

 

 HENRI-LOUIS PALLEN

www.lierreentravail.com

 

.

 

 

Vangoolen Gaëlle,

Photographie Gaëlle Vangoolen

 

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