OEUVRE POETIQUE...Extrait
"Je suis la rage, la rage universelle contre les limites
La fleur, la Fleur d'acier
La Fleur parmi les ruines
La fin se lève ? Qui a parlé. Moi , un inconnu, un fantôme.
Nous habitons une terre féroce où les "droits de l'homme" sont au mieux notre misérable butin. Dans la nuit , j'entends tourner les roues maléfiques qui broient victimes et bourreaux, pêle-mêle.
Le flanc perçé d'une lance longue et fourbe, l'homme saigne.
La lumière a rétréci dans nos regards jusqu'à épouser la dimension de la plus minuscule piécette d'argent.
La fin se lève?
Mais nous n'avons pas encore donné notre accord.
Egarés, déchirés d'amour, d'un désir d'amour surgi le premier jour avec nos os, nos vertèbres, nous tentons parfois de nous redresser hors de la bauge de fatalité et d'ennui.
Nous contemplons les étoiles glacées, sans signification.
Nous questionnons la bête morte, putride, abandonnée au bord du chemin, et le caillou muet.
Nos poings se serrent, se souvenant toujours des antiques rébellions, des songes plus anciens que la mousse au pied des arbres.
La foi a fait place à la terrifiante lucidité.
Mais la lucidité est plus amère que le plus pauvre pain.
Mais nous tenons au bord de l'aube, au bord de la nuit, nous écoutons les voix sourdes des camarades qui agonisent dans les prisons bâties par des mains d'hommes.
Et nous creusons des labyrinthes pour parvenir jusqu'à eux, dénouer les bâillons, déchirer les chaînes.
Nous tendons à travers la ténèbre l'oreille des désespérés.
Le feu s'est refroidi dans nos muscles.
Devenu matière dure, infracassable, il nous maintient debout, irrémédiables dissidents.