vendredi 2 juin 2017

NOCTURNE

Je suis effrayé Par les feuilles mortes Et j'ai peur des prés Baignés de rosée. Je vais m'endormir. Si tu ne m'éveilles, Tu trouveras à tes côtés mon coeur glacé.   Qu'est-ce qui résonne Au loin? L'amour. Le vent sur les vitres, Mon amour!   J'ai mis à ton cou Des gemmes d'aurore. Pourquoi me laisser Parmi ce chemin? Si tu vas au loin, L'oiseau va pleurer Et la verte vigne Restera sans vin.   Qu'est-ce qui résonne Au loin? L'amour. Le vent sur les vitres. Mon amour!   Tu ne sauras point, Mon beau sphinx de... [Lire la suite]

vendredi 2 juin 2017

PIERRE NOIRE, SANGUINE ET PASTEL

Je t'ai tutoyée, tout de suite. Depuis notre brève rencontre, il y a trois semaines au musée des Beaux-Arts de Besançon, je ne te quitte plus.     On ne devine qu'un fragment de ton épaule, dépassant d'un carré d'étoffe. Tu sembles si pudique, si jeune encore. Cependant ton visage, bien que détourné, s'offre sans réserve. Donné à son intériorité. Et le peintre à son tour a voulu rendre ce miracle de transparence.     Je te rencontre quatre siècles plus tard.   M'aideras-tu à comprendre le passage... [Lire la suite]
vendredi 2 juin 2017

AU PAIN, LA JOIE...

On a si souvent touché du bout seulement des lèvres au pain, la joie ; une audace de moineaux, comme à terre il en est dans le soleil qui piétinent pour des miettes. Rien que l’on savoure, qui demeure au fond de soi, se dissout, résout les murs de la grotte : le cœur peu à peu transparent que la saveur de la joie emporte ; plein champ alors sur la clarté du ciel. Rien comme cela. Mais les oiseaux, eux, sont bientôt enlevés par le vol.     .     JUDITH CHAVANNE     . ... [Lire la suite]
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vendredi 2 juin 2017

JUDITH CHAVANNE

Pourtant, il y a de la douceur, la façon comme un sourire en avril que le prunus et le cerisier ont d’éclore ; à des carrefours, la marche suspendue le temps qu’on hésite, et le corps qui prend avec grâce une pause inconnue ; le rythme plus lent sur lequel se prononce une amie, comme pour nous laisser le temps de nous installer dans une parole partagée ; et cette place qu’on s’accorde aussi en aimant en secret, destinant des pensées que l’on sait pouvoir être reçues. Il ne suffit pas que l’âme soit effleurée mais on peut sans... [Lire la suite]
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vendredi 2 juin 2017

LIGNES DE LA MAIN

Comme émeuvent aussi les lignes de la mainun dessin grêle et fragilela mémoire ou l'empreinte d'un filigraneet loin d'un tracé qui en saurait plus que nous sur notre destindes rides peut-être, précocesmais sans accompagnement de peur,   comme elles un vol noir au loin fane le ciel.     .   JUDITH CHAVANNE     . Oeuvre Annette Messager
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