dimanche 11 juin 2017

DE L'AVANTAGE D'ÊTRE EN VIE...

À écouter les esprits chagrins, tout serait insignifiant, l’amour une erreur réciproque, la noblesse une imposture, la volupté un fastidieux moment de charcuterie, l’avenir du passé en pire. Selon eux, l’existence devrait débuter avec ressentiment et se terminer dans les regrets. Rien ne leur paraît plus incommodant que l’illuminé qui affirme aimer la vie, qui affirme la vie même. « Pour qui se prend-il celui-là ? » Tandis que le démoralisé délayant les inconvénients d’être né sera perçu comme un être émouvant de sensibilité... [Lire la suite]

dimanche 11 juin 2017

POESIES 1943-1970...Extrait

Déjà brûlant, le soleil neuf chauffe les crépis, la poussière – et gaine les plantes d’ardent et tranquille éblouissement. Elles s’éveillent dans la lumière qui supprimant le vert leur donne une autre forme dans la violente clarté, dans le tiède silence qui précède la vieille touffeur – et cette lumière qui les vêt semble être leur existence même, une vie identique à la vie humaine, mais combien plus heureuse dans sa fraîche extase de soleil. J’attends que parlent les plantes – prises par le profond sourire qui s’exhale de la terre... [Lire la suite]
dimanche 11 juin 2017

CANTIQUE PAÏEN

Vanille le parfum de tes hanches sur le drap fauve Les ors et les caresses adamantines et le vertige Tout en haut de tes collines où des alphabets mauves Disent des marées muettes où le ressac se fige Je resterai longtemps comme un récif sur tes seins Comme un géant qui découvre émerveillé et gourd Le peuple égayé de ta peau – Frisson sur un parchemin La graphie délicate et inspiré de ce puits qui sourd Je vais sur ta peau inscrire des runes et des symboles Ce vieil amour indolent – Gardien d’un cantique païen Où le vent... [Lire la suite]
dimanche 11 juin 2017

ARTAUD

Artaud je vois autour de toi Adamov Henri Thomas le fragile Prevel aussi et je te vois rôder toi-même autour de ce déchirement de toi mais tu n’approches qu’en silence comme le tzigane qui offre aux derniers clients du dimanche un violon hérissé de cordes cassées Artaud Antonin chien fidèle des bars où tourne le soleil et son train dans la laque rougie et profonde des verres miraculeux animal légendaire avaleur de sabres derviche malin immortel dans la ménagerie de ton corps l’écho des cordes cassées dure encore     . ... [Lire la suite]
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dimanche 11 juin 2017

SI LA MUSIQUE DOIT MOURIR

 Si la musique doit mourir Si l’amour est l’œuvre de Satan Si ton corps est ta prison Si le fouet est ce que tu sais donner Si ton cœur est ta barbe Si ta vérité est un voile Si ton refrain est une balle   Comment peux-tu aimer le soleil dans ta tanière ?     Si ta terre est un champ de mine Si ton mûrier est une potence Si ta porte est un barrage Si ton lit est une tranchée Si ta maison est un cercueil Si ton fleuve coule de sang Si ta neige est un cimetière   Comment peux-tu aimer... [Lire la suite]
dimanche 11 juin 2017

ALGEBRE

Il faut donner un nom A l’inconnue, pour la mêler à l’équation Dire X, chère, voulez vous bien Venir symboliser ce que je ne sais pas ? X ma tendre X, ma fière, ma croix qui barre le chemin A l’intuition, X jument poulinière sous qui naissent Ceux que l’on ne veut pas, j’y ai échappé de peu X, film interdit, les enfants y verraient des chairs S’emboiter dans des ahanements de bêtes fatiguées, X sans bruit le corps croisant l’autre le clouant A la pesanteur, X des siestes de chaleur, X Ma multiplication en majuscule Ixe écrite en... [Lire la suite]
dimanche 11 juin 2017

VIE EN VRAC

Les dieux sont sans paroles, le temps n'a ni entrée ni sortie, l'histoire pas de porte. Mais la lumière trouve en toi son origine, et tu brilles Dans les pierres ensevelies, dans les cendres des nations mortes, dans les mots perdus, la patience des saisons.   .    LIONEL RAY " Comme un château défait "     . Oeuvre Bernard Buffet
Posté par emmila à 12:19 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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