«Aux dernières tables de la nuit
Et pour en être là que faut-il
Je rêve à des femmes comme des poèmes
Dans l’alphabet des oiseaux
Lorsque l’amour est une momie
Les gens qui dorment comme des oiseaux
Chacun un cristal de nuit
Sont des petits jardins
Plongés dans l’eau des rêves
Où tout est fou
Rêves à de grandes lunes
Qui les éclairent du dedans
A perte de vue
Et l’amour est une allée
Jonchée de baisers
Et d’aube
Ne réveillez pas l’enfant qui dort
La folie est aux cimes des arbres
belle de... [Lire la suite]
«Toi qui sais pétrir la «pierre errante»
La ciseler au ciel de l’enfance
De «la semence de l’eau » surgit
Transparence à l’aube des solitudes tues
Faut-il attendre la moisson des orages
Pour décloisonner éclairs et appels de la mort ?
Ceux qui illuminent les ténèbres de l’exil
Miroir fugace à la parole risquée
Ton verbe tranche la fulgurance mue
Afflue la source de l’immuable agonie
Le Poème la reflue gravée entre mer et désert
Ainsi rayonne une obscure clairvoyance
Polyphonique le poème sonate
Retrace la... [Lire la suite]
«Il me revient parfois à la saison
des transhumances
une soif de pays sans cartes ni
barbelés
un désir de terre à façonner
comme glaise
redonner souffle aux choses
mortes
faire vivre les pierres au-dedans
de moi-même
afin que se bâtisse un cloître de soleil
où les haies d’herbes folles seraient une prière
et la branche brisée une chanson d’été
.
CLAUDE BENADY
.
Pardonnez-moi
pardonnez-moi si j’écris
un poème
c’est que je suis comme vous
je ne sais où donner
du corps
du cœur
et de la tête
si
ce qui est fixé sur mes épaules
peut encore porter
ce nom
car
ils l’ont pris pour
une photo de fichier
une photo d’identité
un numéro de matricule
un montant d’impôt
une unité de recensement
un ballon
pour jouer avec des pieds et des mains
c’est pour cela que j’écris
pour montrer le henné de ma main avant de monter la largeur de
mes épaules et la blancheur de mes talons
je veux... [Lire la suite]