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EMMILA GITANA
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27 juin 2017

VOLEES D'ACTES DE PAROLES EN EPANCHEMENTS

Le temps accumulant compulsivement les années,
l’homme égare ses valeurs qu’en principe, il « discerne » ;
le mirage de sa raison trop hantée par l’écho
n’éprouve estime et patience que pour ce qui le leurre...

Marée retirée : maintenant se trouve presque vide
la maison qui grouillait de nos vies et de nos objets,
à la commode près et sa lourde plaque de marbre
s’excusant d’être là, dérive sans affectation...

Je sais la terre : j’en garde tous les jours sous les ongles.
La pensée d’être mis sous elle ne m’effraie en rien.
De la très humble science que j’en ai-je profite,
aimant plus que tout la faire partager aux amis...

Dans sa quête du peu le presque plus rien se profile
comme l’absolu auquel réduire des sentiments,
émotions de la chair et de nos os dans la tourmente,
sitôt enfuis les quatre-vingt-dix pour cent de leur eau...

On serait poètes comme les oiseaux dans leurs branches,
à l’écoute de tous les autres chants, blessés d’aucun,
n’était-ce le poids de susceptibilités morbides
au piège desquelles se laisse emporter quelque esprit...

Cette voix, enchâssée dans la nôtre et qui s’en distingue,
on ne saurait douter qu’elle vient de la poésie,
cruellement taiseuse quand on s’efforce de dire,
mais déposant le limon de sa passée dans nos blancs...

Ne jamais être de ceux qui ont d’avance « raison »,
faisant de leur recherche d’un pouvoir la quête unique ;
tu ne printemps à rien d’autre qu’à ton droit d’exister,
considérant que tout, dans l’adversité, le confirme...

Aspirer aux joies du fond, les plus intimes et simples,
sans rapport de dépendance avec le monde extérieur ;
la gageure déjà bien audacieuse de survivre
suffisant presque toujours à nous les parasiter...

Comme le feu jubilera, dès que l’eau évaporée
quittera ce lit de vent et de sable que nous sommes !
D’où les bourgeons de ramures nouvelles, d’où la fleur,
plus parlants que leur clos de mutisme à qui voudra lire...

J’ai trouvé cette forme, creuse. Je m’y suis coulé
comme au fond de l’océan l’infime bernard-l’hermite
abrite -pour un temps inconnu de lui- sa survie,
jusqu’à la vague de fond cinglant la perte totale...

Oui, choses. Vous et moi. Presque inanimées dans le manque,
remplissant déjà toutes les conditions du départ,
aux contours usinés par le Temps qui de nous s’échappe ;
choses en elles-mêmes, prenant l’après pour l’avant...

Ton gant de toilette parfumé à la bétadine
souffle un léger vent de voyage sur tes ablutions ;
à la crête d’une vague, goélette en partance,
tu vas braver tu ne sais au juste quel océan...

Les mots ne tremblent pas de désespoir ni d’espérance,
n’en peuvent déborder que dans l’extrême retenue,
goutte à goutte si peu dessoiffant, d'un breuvage fruste
aux projets de mémoire et débris de futur mêlés...

Ici, le passant ne peut que laisser parler les arbres
de toute son aptitude au silence, de ses frissons,
pour se sentir devenir instrument de l’indicible
sans lequel la lumière du jour ne ferait pas sens...

 

 

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Copyright HENRI-LOUIS PALLEN

www.lierreentravail.com

 

 

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sarolta-ban-13,

Photographie Sarolta Ban

 

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