
La moindre bête blesséepèse si fort sur la terre,la moindre graine écraséeque la nuit les laisse faire.
Souci précoce des herbesbrusque étamine de pluiequi pourra dans chaque rêveretrouver ce qui le fuit ?
A chaque gorgée de silencela bête roule un peu plusà chaque coup de la lancevotre peur est mise à nu.
Demain l'arbre vit dans ses feuilleset la bête pleine d'amours'endort sur le nouveau seuilque découvre le grand jour.
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JEAN CAYROL
1944-1945
Camp de concentration de Mauthausen
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