LES NOMADES
Ils sont nés près de Barcelone,
Ils ont grandit en Australie,
Ils se sont aimés à Paris,
Mais ils s'en vont encore d'ici,
Les nomades..
Ils ont habité la roulotte,
Les quatre planches qui cahotent,
De St Ouen en Ste Marie
Mais ils s'en vont encore d'ici,
Les nomades...
Ni la couronne d'orangers
Ni la cheminée de faux marbre,
Ne leur mettent racine aux pieds,
Ils ne sont pas comme les arbres,
Les nomades..
Ils vont toujours de villes en plaines,
Il n'y a rien qui les retienne,
Dessus la route qui les mène,
En dimanche comme en semaine,
Les nomades...
Ils ont eu froid comme personne,
Ils ont chanté mieux que nous tous,
Mais c'est la route qui les pousse,
Avec des fifres à leurs trousses,
Les nomades..
Qu'ils soient venus du fond des âges,
Tous les gitans, tous les tziganes,
Un violon leur a brisé l'âme,
Ils en gardent parfois des larmes,
Les nomades...
Ni la peur de mourir un jour,
Dans quelque ville frontalière,
Sans tenir la main d'un amour,
Ne les arrête sur la Terre,
Les nomades..
Et quand on voit sous les platanes,
Passer les mulets et les ânes,
On a beau être des profanes,
On aim'rait suivre la caravane..
..Des nomades...
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JEAN FERRAT
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