VRAIE LUMIERE NEE DE VRAIE NUIT
Âme soeur
Entends-tu ce qui
Vient de l’heure, ce qui
Vient du coeur,
à l’heure
De l’abandon, à l’heure
Du crève-coeur,
Ce battement
depuis
La naissance
Les entrailles maternelles,
Déchirant
l’écorce
Terrestre, ce battement
Qui cherche à se dire,
Qui cherche
à se faire
Entendre, entends-tu
Âme sœur
Ce cri d’avant- vie, plein
D’une étrangère nostalgie
De ce qui avait été
Rêvé et comme à
jamais
Vécu, matin de brume
D’un fleuve, nuage
Se découvrant
feuillage,
Midi de feu d’un pré, pierre
Se dévoilant pivoine, toute
La terre embrasée, tout
Le ciel incandescent
En une seule promesse,
En une seule invite
Ne rate pas le divin
Ne rate pas le destin,
Entends-tu ce qui
Vient de la flamme
Du cœur, à l’heure
Du crève
cœur, ce cri
Surgi un jour, à ton
Insu, en toi-même,
Le transparent,
le transportant,
Le transfigurant, seul cri
Fidèle à l’âme en attente,
Âme sœur.
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FRANCOIS CHENG
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Oeuvre Montserrat Gudiol