LAMBEAUX...Extraits
Un soir d'été, tu t'échappes en cachette avec une couverture sous le bras. Tu déplies ceĺle-ci au milieu du pré, t'étends sur le dos et passes la nuit à contempler ce ciel où frémissent des millions d'étoiles. Tu interroges, scrutes, demeures longtemps dans une stupeur émerveillée. Puis soudain, la foudroyante conscience que tu n'es rien. Qu'un être humain n'est rien. Que ta vie n'a pas plus d'importance que ces brins d'herbe pris entre tes doigts. Grelottante, déprimée, tu regagnes ton lit quand le jour se lève, te demandant si l'on peut continuer de vivre quand on se trouve aux prises avec pareilles révélations.
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Puis l'automne. Puis l'hiver. L'enfouissement sous la neige. Les lentes journées semblables. Le temps comme une inexorable agonie.
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CHARLES JULIET
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Gérald Bloncourt- récemment décédé - à 19 ans en 1946