PRESENCES
Echo rugueux
trop lointain.
Mémoire en terrasses
noyée sous l’opacité
veinée de chuchotis
grandissants.
Voyage chaotique
sans attaches
roches empilées
en équilibre douteux
des pages mortes
pour sentinelles.
Seuls des limons
pâteux où l’on s’embourbe
seules des bribes confuses
non déchiffrées
de longs murmures comme fumées
affluant
nous viennent.
Sons érodés
un bourdonnement ondule
vision d’un espace barbare
et nu.
Mémoire errante
de nœuds et de méandres
détournée,
mémoire diapason
prête à vibrer au moindre appel.
Mais d'où venu ?
Pollens de cendre
mêlés
fatras désordre
larmes et foudre
et ce cri puissant
jamais assoupi
qui nous traverse.
Mémoire grosse
prête à rompre
à renverser
l’infinité apeurée.
Mémoire irradiante
long remuement en soi.
Éclats miettes
à rassembler
à collecter…
Toi à l’écoute
toi te perdant une fois de plus
dans ces hiéroglyphes intimes
griffus prégnants
qui t’assiègent
et qui t’obsèdent,
écrans opaques sur le présent.
AGNES SCHNELL
Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)
https://terresdefemmes.blogs.com/
Photographie Milk Berry