POEME 44 DE L'INTERMEZZO LYRIQUE
Merci à Adélita mia...
Des légendes du vieux temps, une blanche main me fait signe : elles chantent un pays enchanté,
Où de grandes fleurs languissent dans l’or du crépuscule du soir et se regardent tendrement avec des yeux de fiancées ;
Où tous les arbres, comme un chœur, parlent et chantent ; où les sources, en jaillissant, font entendre des airs de danse ;
Où des hymnes d’amour s’élèvent comme tu n’en entendis jamais, jusqu’à ce qu’un désir très doux ait pris possession de toi.
Ah ! je voudrais aller là-bas ; là-bas mon cœur se réjouirait, et délivré de toute peine je serais libre et heureux !
Ah ! ce pays de volupté, je le vois bien souvent en songe ; mais dès que l’aurore se lève, il s’évanouit comme une fumée.
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HEINRICH HEINE
traduction de Gérard de Nerval
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Photographie Laurette Peyraube