ANNA MARIA CARULINA CELLI...Extrait
Mon enfant court tout autour
Tout autour de la mer
La mer, île des temps passés
Que le vent a emportée
Lorsque soufflant sur le Ciel de la marelle
La Terre s'est renversée
Mon enfant court tout essoufflé
Tout autour d'une dune enfarinée
Une mamelle de pain blanc
Tiède, laiteuse et parfumée
Mariant rondeurs enneigées
A la chaleur des profondeurs
Mon enfant court autour d'un œil vert
Tandis que dansent sur ses chevilles
Les longues herbes des pupilles
Cils ondulants du bord de rêve
Vers les savanes translucides des eaux claires
Où le regard voit à travers
Les larmes et les sourires
Mon enfant court tout autour
Tout autour des saisons du printemps à l'hiver
Il court à reculons
Sa chevelure se teinte d'écume et de gris fer
Et dans ses boucles écroulées
Pavots et feuilles mortes se sont accrochés
Il court à l'envers en regardant derrière
Les mains posées sur les rivières de ses vallées
Où qu'il court d'avant ou d'arrière
Il court vers la mer d'où il est né
Déjà au loin vacillant sur les vagues
Déjà au loin comme des points
Oscillant sur les orbes
Entraînées par la dernière marée
Il les voit s'en aller, quitter l'entour
Sans espoir de retour
Les barques de bois mort
On dirait des papillons de nuit
Captifs des plis lourds d'un rideau de velours
Il pleure, mon enfant
Il pleure sur le sort
Et toujours courant à contre, après courant
Agitant ses petites mains vaines
Vers les vies qu'on emmène
Il avance encore vers l'arène
Là, assise sur une frêle nacelle
Une ombre qui lui ressemble
Revêtue d'un drap ample
Joue du bout de ses doigts avec une hirondelle
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ANNA MARIA CARULINA CELLI
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