PAROLE DU MATIN
C'est de ton souffle et du silence
Dont le poème a besoin
Pour ouvrir ses clairières
Et libérer en toi mille éclats
Mille oiseaux
Mais aussi d'une poignée d'amis postés sur les lisières de l'âme
Qui savent bien mieux que toi
Le bruissement des ailes
Les murmures de l'aube
La ferveur du vent
L'écho les aurait-il rejoints
Là où tu perdais pied
Car tu n'es jamais seul au lieu de l'écriture
Dans ton sang tant d'absences de présences réelles
Tant de mains secourables
De rythmes bienfaisants
Vers quelle étrange naissance
Convergent ces bergers
Si l'étoile en eux-mêmes
Ne leur ouvre un chemin ?
Et combien parmi eux de pauvres de voyants
De boiteux souverains
Dont la marche s'allège
Au vitrail de ta joie ?
Sans doute connaissent-ils
Pour l'avoir éprouvé ce goût d'éternité
Qu'il nous revient de mettre au monde
Au terme de nos nuits
De nos saisons d'errance
En nos bras démunis.
JEAN LAVOUE