LA TERRE ARRETEE...Extrait
Peut-être
Chaque geste est coupable de briser une enfance.
L'enfant livre de sable avec bâtonnets noirs comme chat pour servir de repère. Une horloge du temps qui s'habille est amour. Longs petits moines avec des poings ronds et utiles, avec des cernes autour de tes yeux vides. Tu penses en couleur au portrait d'un oiseau, à la fleur qui se vide.
Le ciel au bout du jardin tendu vers toi.
Viens le chercher.
Enfant, tu retiens la genèse.
Le cordon qui relie l'enfant à la matière inépuisée n'est pas vraiment tranché.
La magie vient tout simplement à pas de fantaisie.
Les soleils qu'ils promènent, une fête sacrée dessus tes boucles blondes. Tu les enroules autour de ces jardins que l'on ne comprend pas.
J'ai longtemps oublié. Pour toi reviendront à leur gré étendues de silence, poissons rouges qui parlent un langage d'étoiles.
C'est le manège à l'image du monde ; celui que tu connais, celui qui est vraiment, que l'on doit arracher à ton savoir d'enfant.
La montagne secrète et les eaux odorantes, les villages hideux, le poinçon des abeilles sur chaque fleur sucrée, autant de longues marches dans tes rêves qui tombent.
L'écho va répéter le souffle de ta joie et tous ces petits bruits.
Tu possèdes la terre et les souffrances. L'eau qui se cache pour inviter aux pistes.
Sauve-toi, enfant.
à quatre pattes et à plus l'infini.
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NADIA TUENI
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Oeuvre Federico Infante